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l’autre un angle très aigu. Dans cette position, ils baissent la tête et plongent le bec plusieurs fois de suite et rapidement, en avalant un peu d’eau à chaque gorgée.

Ils se posent assez facilement sur différents arbres, notamment sur les saules, en faisant de fréquents mouvements des ailes et de la queue, lorsqu’ils changent de place pour chercher des feuilles et les porter à leur nid. On les voit aussi fréquemment s’abattre sur le sol, où, malgré leurs jambes si courtes, ils se meuvent avec une certaine agilité ; ils vont, ramassant un scarabée ou un autre insecte, marchant au bord des flaques d’eau pour s’y désaltérer, mais en ouvrant un peu les ailes, ce qu’ils font aussi sur les arbres, comme s’ils ne s’y trouvaient pas à l’aise.

Ces oiseaux sont extrêmement courageux, persévérants et tenaces dans ce qu’ils considèrent comme leur droit. Ils montrent une forte antipathie contre les chats, les chiens et autres quadrupèdes qui leur paraissent dangereux. Ils attaquent et poursuivent indistinctement toute espèce de faucon, corneille ou vautour, et, pour cette raison, sont en grande faveur auprès des laboureurs. Ils chasseront et harcèleront un aigle jusqu’à ce qu’il ne soit plus en vue de leur nid, et l’exemple suivant pourra vous donner une idée de leur opiniâtreté, lorsqu’une fois ils ont fait choix d’un lieu pour y élever leur couvée.

J’avais construit et fixé au bout d’une perche un logement spacieux et commode pour recevoir des martinets, dans un enclos auprès de ma maison, où, depuis quelques années, plusieurs couples venaient faire leur