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les villes, ou sur les branches de quelque grand arbre mort, aux environs des fermes. De là, on les voit de temps en temps faire des excursions, en poussant un cri général ; ils dirigent leur course vers l’ouest, volent avec rapidité pendant plusieurs centaines de mètres, puis s’arrêtent tout court au milieu de leur essor, pour retourner, en se jouant, à leur arbre ou à leur clocher. Ils semblent agir ainsi dans l’intention d’exercer leurs forces, et probablement aussi pour déterminer la route qu’ils doivent suivre, et prendre les arrangements nécessaires afin de se mettre tous en état de supporter les fatigues du voyage. Lorsqu’ils sont posés, pendant ces jours de préparation, ils emploient la plus grande partie du temps à parer et oindre leurs plumes, à se rendre la peau propre et à nettoyer chaque partie de leur corps des nombreux insectes dont ils sont infestés. Ils demeurent sur leurs juchoirs, exposés à l’air de la nuit, quelques-uns seulement se retirant dans les boîtes où ils ont été élevés, et qu’ils ne quittent que lorsque le soleil est depuis une heure ou deux au-dessus de l’horizon ; et ils continuent, pendant la première partie de la matinée, à s’arranger les plumes avec une grande assiduité. Enfin, à l’aurore, par un temps calme, ils s’élancent d’un même accord, et on les voit se dirigeant droit à l’ouest ou au sud-ouest, pour se joindre aux autres troupes qu’ils rencontrent, jusqu’à ce qu’ils n’en forment plus qu’une comme celle que j’ai précédemment décrite. Ils voyagent alors bien plus rapidement qu’au printemps, et se tiennent plus serrés l’un contre l’autre.

C’est pendant ces migrations qu’on peut le mieux