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d’autres choses en vue. Mon thermomètre de Fahrenheit se tint à 68°, le temps étant calme et humide. Cette troupe pouvait avoir un mille et demi de long, sur un quart de mille de large. Le 9 du même mois, un peu au-dessus du Champ de bataille, j’eus encore le plaisir d’en voir une autre, mais qui ne me parut pas aussi nombreuse.

Aux chutes de l’Ohio, j’ai vu de ces martinets arriver dès le 15 mars, par petits détachements de cinq ou six individus. Le thermomètre ne marquait que 28°, le jour suivant que 45°, et ainsi de suite pendant une semaine, c’est-à-dire que tous les pauvres voyageurs périrent de faim et de froid, ou devinrent tellement incapables de se servir de leurs ailes, qu’ils se laissaient prendre par les enfants. Vers le 25 du même mois, ils sont ordinairement très abondants dans ces parages.

À Sainte-Geneviève, dans le Missouri, ils n’arrivent guère avant le 10 ou le 15 d’avril, et quelquefois souffrent beaucoup d’une reprise inattendue de la gelée. À Philadelphie, on ne les voit point avant le 10 avril. Ils atteignent Boston vers le 25, et continuent leur migration en remontant bien plus haut, à mesure que le printemps s’épanouit au nord.

Quand vient le moment de leur retour aux États du sud, ils n’ont pas besoin, comme au printemps, d’attendre des jours plus chauds pour se remettre en voyage, et tous ils partent vers le 20 d’août. Mais pendant les quelques jours qui précèdent, ils s’assemblent par troupes de 50 à 150 sur les flèches des églises dans