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bateau, descendant la rivière d’un mouvement lent et gracieux.

Étant à Philadelphie, il y a environ douze mois, j’eus la satisfaction de voir un beau spécimen de cet aigle, au musée de M. Brano. C’était un mâle, dans toute la beauté de son plumage et parfaitement conservé. J’avais bien envie de l’acheter pour l’emporter en Europe, mais le prix qu’on en demandait était au-dessus de mes moyens.

Les glandes contenant l’huile destinée à oindre la surface des plumes se trouvaient, dans celui que j’ai représenté, extrêmement grosses. Leur contenu avait l’apparence de lard ramolli et devenu rance. L’oiseau dont il s’agit fait, de cette matière, un bien plus grand usage que l’aigle à tête blanche ou tout autre de cette tribu, si l’on excepte le faucon pêcheur. Tout le plumage, quand on l’examinait de près, semblait avoir été enduit d’une dissolution de gomme arabique et présentait moins de ce vernis duveteux qu’offre la partie supérieure des plumes dans l’aigle à tête blanche. Le mâle pèse 14 livres, poids commun, et mesure 3 pieds 7 pouces de longueur sur 10 pieds 2 pouces d’envergure.