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Nous t’aimions, belle nuit :

Avec tes brises parfumées,

Avec tes arbres balancés.

Avec tes feuilles frissonnantes,

Avec le mystérieux chagrin de tes sources,

Et le chant de tes crapauds qui soufflent dans des flûtes de perles…

Ce soir, mon bien-aimé est parti.

Dans l’ombre, mes yeux cherchent ses yeux :

Mes doigts s’ouvrent pour caresser son front et les douceurs de son cou.

Mon visage se tend pour aspirer son souffle,

Et le doux lien de ses bras manque à ma ceinture.

Douce nuit si bonne à ceux qui souffrent mets un pan de ton voile sur mes yeux, afin que je ne voie plus le sentier par s’en est allé mon bien-aimé.