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Vous laissez pendre votre feuillage comme une douce et blonde chevelure ; mais la sienne est plus blonde et plus douce.

Fermez sur moi vos rideaux mystérieux, beaux ifs ; afin que mes soupirs ne troublent pas les amours des fleurs.

Les roses toutes parfumées s’ouvrent en frémissant à l’approche de la nuit, et les liserons frileux s’enroulent dans leurs pétales pour attendre la fraîcheur du matin qui déposera sa blanche rosée au fond de leur corolle blanche.

Douce nuit, tu chantes pour m’endormir.

Mais le sommeil s’en est allé avec le bien-aimé.

Tu chantais aussi quand il était là,

Et silencieux nous l’écoutions.

Nos mains s’enlaçaient : nos fronts se touchaient et tu passais sur nos visages avec des caresses qui faisaient frémir nos âmes, et remplissaient nos cœurs de tendresse.