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PETITE ABEILLE



AH ! te voilà enfin posée sur le montant de ma fenêtre :

Depuis un long moment tu étais là, dansant dans le soleil levant, le soleil d’automne encore tout frais de la fraîcheur de la nuit.

D’où viens-tu, petite abeille jaune et noire ?

Quel chemin t’a conduite par la grande ville jusqu’à mon sixième étage, et quelle gaîté ou quel désespoir t’a fait danser si longtemps dans l’encadrement de ma fenêtre ouverte ?

Parfois tu t’élançais si fort qu’on eût dit que tu voulais atteindre le ciel, puis ta danse devenait triste et ton vol retombant.

Dis-moi, petite abeille, viens-tu