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le nez pointu et le regard dur. Elle souriait à toutes les malades en traversant la salle, et tout le monde pouvait entendre les paroles d’encouragement qu’elle prodiguait à sa mère.

Ce jour-là, elle s’arrêta longtemps à causer à la surveillante. Grand’mère la regardait d’un air craintif et respectueux. Elle avait perdu son air joyeux du matin, et elle avait l’air d’une petite fille qui s’attend à être grondée.

Maintenant sa fille s’avançait en distribuant des oranges aux malades, et quand elle fut près de sa mère, elle l’accabla de tendresses et de baisers ; elle disait à haute voix :

“ Je veux que tu sois raisonnable et que tu te laisses opérer. ”

Grand’mère la suppliait tout bas de l’emmener, mais la fille répondait : “ Non, non, je veux que tu guérisses. ” Elle prenait les malades à témoin, disant que sa mère avait encore de longues années à vivre et qu’elle voulait la voir bien portante.