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“ Non, ” dit Marie, “ je ne pourrais pas dormir. Lis-moi plutôt quelque chose, ” et elle atteignit un livre au hasard sur la petite étagère accrochée au mur tout près d’elle.

“ Nous le connaissons par cœur, ” dit sa sœur en repoussant le livre. Elle regarda de nouveau vers la porte vitrée.

“ Maintenant que l’oncle est mort, nous pourrons prendre les livres qui sont dans sa chambre. Il ne nous a jamais défendu de les lire. ”

“ C’est vrai, ” dit Marie, “ mais je n’oserai pas entrer dans sa chambre maintenant. ”

Elle baissa la voix pour dire en se rapprochant de sa sœur :

“ Tantôt, quand nous sommes revenues du cimetière, il m’a semblé qu’il rentrait dans la maison en même temps que nous. ”

Angélique remonta l’abat-jour tout en haut du verre de lampe et, dans le silence qui suivit, les deux sœurs entendirent un bruit qu’elles ne reconnurent pas.