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honte tout bas en lui montrant d’autres garçons qui suivaient leur mère d’un air sage, tout comme ces grands poulains qui venaient tranquillement jusqu’à ce grand bateau.

Il n’avait pas oublié non plus ce petit garçon qui s’était couché sur le dos, devant la porte du collège, et qui se défendait des pieds et des poings contre le monsieur qui essayait de le soulever de terre. Le petit garçon criait en appelant sa mère : il avait dû tant crier que sa voix en était tout enrouée. Un rassemblement s’était formé autour d’eux et des gens disaient :

“ Il faudra bien qu’il entre : il n’est pas le plus fort. ”

Et, le lendemain, Raymond l’avait bien reconnu dans la cour de la récréation.

Raymond pensait à toutes ces choses, et une grande pitié lui venait pour ces poulains que le bateau allait bientôt déposer dans des endroits inconnus.