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mère d’un garçon qui avait l’âge de se marier.

Elle voulut savoir si j’allais aussi à Paris, et quand j’eus répondu oui, le voyageur se mit à plaisanter.

“ Je parie, ” dit-il, “ que mademoiselle est la fiancée ; elle est venue au-devant de ses beaux-parents sans se faire connaître ! ”

Tous les yeux se portèrent sur moi et je rougis beaucoup, pendant que l’homme et la femme disaient ensemble :

“ Ah ! bien, si c’était vrai, on serait bien contents ! ”

Je les détrompai, mais le voyageur leur rappelait que j’étais passée deux fois le long du train, comme si je cherchais à reconnaître quelqu’un, et combien j’avais hésité avant de monter dans le compartiment.

Tous les voyageurs riaient, et j’étais très gênée en expliquant que cette place était la seule que j’avais trouvée.

“ Ça ne fait rien, ” disait la femme, “ vous me plaisez bien, et je serais