Page:Audoux - Valserine and other stories.djvu/258

Cette page a été validée par deux contributeurs.

“ C’est elle qui est méchante : je ne lui avais rien fait, moi. ”

“ C’est vrai, ” dit Yvonne ; “ mais puisque tu trouves qu’elle a mal fait, pourquoi veux-tu l’imiter ? ”

“ Si c’était toi, ” dit Catiche, “ qu’est-ce que tu lui aurais fait ? ”

“ Je lui aurais donné une gifle et je n’y aurais plus pensé. ”

Yvonne ajouta, après un silence : “ Tu l’as jetée par terre et elle a saigné du nez : ça lui a fait plus mal qu’une gifle. ”

Le lendemain, Yvonne qui était trop faible pour se lever, s’adossa contre ses oreillers pour faire sa dentelle.

L’infirmière se précipita quand elle la vit s’affaisser. Elle saisit la petite boîte à ouvrage et la déposa sur le lit de Catiche, puis elle recoucha Yvonne sans dire un mot, et s’éloigna après lui avoir recouvert la figure avec le drap.

Après plusieurs allées et venues, Catiche s’aperçut qu’Yvonne n’était plus dans son lit. Elle osa demander