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niches. Elle lui tirait son drap, lui envoyait des boulettes de pain et l’appelait tout bas : “ vieille Catichon. ”

Catiche ne disait rien, mais les mouvements de ses bras devenaient plus violents.

Un matin qu’elle était assise sur son lit, la blondinette s’approcha et lui dit quelque chose en faisant la grimace.

Catiche la poussa avec une telle force, qu’elle l’envoya rouler contre le pied du lit. La surveillante avait vu le geste ; elle accourut, tout en traitant Catiche de petite sournoise. Catiche se démenait en lançant ses bras de tous côtés.

Elle essayait de crier pour se défendre, et, dans sa fureur, elle retrouva tout à coup la voix pour hurler : “ Elle m’a appelée œil de bique ! ”

Toutes les petites filles se mirent à rire. Seule Yvonne ne riait pas : elle faisait tous ses efforts pour retenir les bras de Catiche qui