Page:Audoux - Valserine and other stories.djvu/255

Cette page a été validée par deux contributeurs.

semblait pas envier les friandises que les autres petites malades recevaient de leurs parents.

La voisine de gauche avait neuf ans. C’était une blondinette qui avait des attaques qui la jetaient brusquement par terre avec une jambe ou un bras en l’air. Ses parents la comblaient de toutes sortes de bonnes choses. Plusieurs fois ils en avaient offert à Catiche, qui avait refusé en les regardant de travers.

“ Elle n’est pas commode, ” avait dit le papa de la blondinette.

“ C’est dommage, ” avait dit la maman : “ elle est jolie avec ses cheveux coupés qui lui font comme un bonnet noir. ”

“ Mais non, maman, ” dit à haute voix la blondinette, “ elle n’est pas jolie. Elle a un œil tout blanc. ”

C’était vrai : Catiche avait une large taie sur l’œil droit. À partir de ce jour, elle ne tourna plus son visage du côté de la blondinette. Celle-ci en profita pour lui faire des