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“ Oui, na, j’ai faim, ” souffla Catiche.

Yvonne atteignit une boîte de gâteaux secs, puis elle prit le pot au lait qui était sur la table de nuit et en remplit sa tasse.

Le premier gâteau que Catiche voulut porter à sa bouche s’en alla se promener par-dessus sa tête ; le deuxième lui passa par-dessus l’épaule. Elle était si drôle, avec sa bouche ouverte qui essayait d’attraper les bouchées qui lui échappaient, qu’Yvonne ne put se retenir de rire.

Elle trempa elle-même les gâteaux l’un après l’autre et fit manger Catiche comme un petit oiseau.

Toute la boîte de gâteaux y passa et plus de la moitié du pot de lait.

Les jours suivants, Yvonne continua de la faire manger à chaque repas. Catiche restait sauvage et mauvaise ; aussitôt qu’elle avait mangé, elle tournait la tête de côté, et s’enfonçait sous les draps.

Personne ne venait la voir, elle ne