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deuxième étage. Le couloir de la maison apparaissait noir comme l’entrée d’une caverne. Les pompiers y pénétraient graves et attentifs, avec une torche allumée au poing, et à les voir ainsi on pensait à des hommes dévoués et résolus, s’en allant attaquer un monstre pour sauver leurs frères.

Comme si le feu les eut reconnus, il redoubla de violence à ce moment : des morceaux de bois tout en feu sautaient en l’air et venaient retomber sur les petits balcons du sixième étage : les étincelles montaient en tourbillonnant avec insolence et s’éparpillaient sur les maisons voisines en pénétrant jusque dans les cheminées.

Pendant le silence angoissé qui suivit, on vit tout à coup apparaître les pompiers sur le toit de la maison. Ils s’espacèrent un peu et se campèrent solidement, les jambes écartées, puis ils saisirent leur lance à pleines mains et l’abaissèrent d’un geste sûr contre le feu. Il diminua aussitôt