Page:Audoux - Valserine and other stories.djvu/245

Cette page a été validée par deux contributeurs.

elle qu’un petit jupon noir et un collet qui ne joignait pas devant. La couturière la pressait de descendre, mais elle s’entêtait et résistait : “ Je veux ma lettre ! ” disait-elle. “ J’ai une lettre et je ne veux pas m’en aller sans elle ! ” Elle la trouva sur une chaise, près du lit, malgré l’obscurité que la fumée commençait à faire dans la chambre, puis elle descendit aussi vite que cela lui fut possible en se cachant la bouche avec sa lettre. La couturière la suivait en retenant sa respiration et fermant à demi les yeux que la fumée piquait et brûlait.

En bas, elles retrouvèrent Francette, l’entretenue, l’artiste peintre et l’employée des postes, qui eurent la même respiration bruyante en les apercevant.

La foule s’amassait avec rapidité, on ne savait pas d’où elle pouvait venir à cette heure de nuit. Les gens avaient l’air d’avoir été simplement dérangés dans leur promenade d’après-dîner, et l’on voyait, comme