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Mais ce qui lui plaisait le plus, c’étaient les poteries qu’on déchargeait avec soin ; ces jours-, il n’avait pas envie de jouer, il restait à regarder les belles cruches à deux anses, les petits pots bleus et les tasses à fleur, qui étaient si jolies, qu’on avait toujours envie d’en emporter une sous son tablier ; puis, quand le père avait fini sa journée, ils rentraient tous deux dans la chambre du sixième, d’où l’on voyait encore le canal ; ils dînaient sur une petite table, près de la fenêtre ; lui racontait ce qu’il avait fait à l’école, et le père l’encourageait.

Il n’y avait pas bien longtemps qu’il ne réclamait plus d’histoire avant de se coucher. C’était toujours des histoires de marinier que son père lui contait. Il y en avait surtout une qu’il aimait beaucoup et qui commençait comme ça : “ Il y avait une fois un marinier, qui avait un chaland si joli, si joli, que toutes les dames et les demoiselles