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Valserine se rappela que la “ chambre du gardien ” avait été formée par un éboulement, et il lui sembla entendre encore une fois la voix de son père, quand il lui avait dit : “ Cette année-là il y eut un orage si violent qu’il dévasta la montagne et fit de grands dégâts dans la ville de Saint-Claude. ”

Maintenant Valserine pouvait partir, “ la chambre du gardien ” s’était fermée pour toujours, comme si elle voulait garder le secret du contrebandier.

La fillette entra dans sa maison, et le dernier souvenir qu’elle y avait laissé lui revint aussitôt à la mémoire. Ses oreilles s’emplirent du même bruissement qui l’avait tant effrayée pendant la nuit où elle attendait le retour du prisonnier.

Aujourd’hui, la maison était pleine de clarté, et cependant des milliers de voix fines et harmonieuses se croisaient et s’unissaient dans l’air.

Et lorsque Valserine les eut écoutées longuement, elle reconnut que