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chemin, qui s’en allait au pays de Gex, et qui se montrait de place en place à travers les pins. Elle revoyait la plaine avec ses routes et ses villages, et sa pensée s’arrêtait sur un arbre tout mince, seul au milieu d’un pré, et que le vent courbait violemment à chaque instant.

À présent, elle n’avait plus peur de la mère Marienne. La vieille femme lui parlait tantôt comme à une petite fille, et tantôt comme à une femme, et leurs malheurs, si semblables, les unissaient comme un lien de parenté.

Le fils de la mère Marienne partait chaque semaine à Saint-Claude, pour en rapporter plusieurs douzaines de pipes, sur lesquelles il taillait des figures. Il posait sa corbeille sur une petite table, qu’il installait dehors, près de la porte.

Valserine suivait son travail avec attention, et la maison était pleine de tranquillité.

Un jour, la mère Marienne vint s’asseoir sur le seuil, auprès de la fillette, et elle lui dit :