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CHAPITRE III


L’été venait de finir, et Valserine habitait, depuis plusieurs semaines déjà, la maison de la mère Marienne. Le fils de la vieille femme l’avait retrouvée couchée parmi les buis et les cyclamens sauvages, le lendemain du jour où elle avait appris la mort de son père. Elle était toute raidie par le froid et le chagrin, et ses cris de petite fille désolée, semblaient ne jamais plus pouvoir s’arrêter.

La mère Marienne en fut épouvantée, et comme si sa propre peine eût dû effacer celle de Valserine, elle se mit à lui raconter comment son mari avait été tué par les douaniers.

“ Il s’appelait Catherin, ” dit-elle, “ et il faisait la contrebande de l’alcool. Souvent, il partait pour plusieurs jours, avec son cheval et sa voiture. Les douaniers le poursuivaient de tous côtés, mais il était adroit et savait les dépister. Il était hardi