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Les deux poings fermés de la mère Marienne remontèrent contre sa mâchoire ; ses paupières se mirent à battre, et en se reprenant plusieurs fois, comme si ses paroles lui faisaient trop mal à la gorge, elle cria, en s’avançant sur Valserine :

“ Ils l’ont tué ton père ! Ils l’ont tué ! Ne le savais-tu pas ? ”

Valserine regardait le visage tout convulsé de la mère Marienne, et la grande terreur, qu’elle en ressentait, l’empêchait de bouger.

La vieille femme continuait, avec une voix pleine de fureur :

“ Ils l’ont tué comme ils ont tué autrefois mon pauvre mari ! Et mon fils est parti ce matin à Gex, pour le voir mettre dans le cimetière. ”

Puis elle mit ses poings sur ses yeux, comme si elle voulait s’empêcher de regarder une chose affreuse, et Valserine s’enfuit, épouvantée.