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maison carrée des douaniers. Elle n’était jamais passée devant sa grande porte, sans en éprouver un peu de terreur, depuis qu’elle savait que son père était contrebandier.

La fillette eut encore une fois l’idée que le prisonnier pouvait se trouver sur un sentier des environs. Elle lança de toute sa force le cri d’appel qu’il connaissait si bien, et auquel il avait toujours répondu ; mais ce cri resta sans réponse, comme celui de la veille. Elle n’en fut pas inquiète. Elle était sûre que son père allait arriver, et qu’il lirait la dernière phrase écrite sur le cahier ; il ne refuserait pas de la garder auprès de lui, pendant quelques jours, et ensuite elle le quitterait pour retourner à la diamanterie de Saint-Claude.

La faim qui commençait à lui tirailler l’estomac, l’obligea d’aller chercher des provisions, à la “ chambre du gardien. ” Elle emplit ses poches de chocolat et de gâteaux secs, et elle s’engagea sur la pente boisée, à travers les sentiers, qui