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lui firent oublier les bruits mystérieux de la nuit. C’était la tourterelle qui venait chercher une caresse, comme autrefois. Valserine ouvrit la fenêtre toute grande, et l’oiseau se posa sur le rebord en saluant et roucoulant, comme s’il avait mille et mille choses à dire. Mais quand la fillette étendit la main pour le caresser, il battit précipitamment des ailes et s’envola au loin.

Valserine le suivit des yeux, sans oser le rappeler, et lorsqu’il eut disparu dans les hautes branches d’un arbre, elle s’éloigna de la fenêtre avec une grande envie de pleurer. Ce fut à ce moment que son regard rencontra la petite table chargée de ses livres de classe. Elle se souvint aussitôt du vieux cahier de devoirs qui servait au contrebandier les jours il avait besoin d’être aidé par son enfant. Elle le prit pour en tourner très vite les pages, en lisant des mots tracés entre les lignes déjà pleines. Il y avait de longues phrases expliquant à la fillette ce