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Elle imagina qu’une araignée tissait une immense toile autour de son lit, et elle en ressentit une oppression qui l’obligea à respirer longuement. Et, tout à coup, elle entendit battre son cœur. Elle en écouta les coups un instant, et elle dit tout haut :

“ Comme il fait du bruit ! ”

Aussitôt, elle trouva que sa voix avait résonné comme une voix étrangère ; tout son petit corps se resserra, et son cœur cogna plus sourdement.

Quand il se fut apaisé, elle s’aperçut que le vieux coucou, pendu au mur, ne faisait plus entendre son tic-tac. Son trouble en augmenta, et, pour se rassurer, elle chercha à distinguer sa place dans l’obscurité. Elle avait envie de lui parler, comme à une personne amie qui boude. Elle avait envie d’aller tirer ses chaînes ; mais elle n’osait faire le plus petit mouvement, de peur de heurter la chose inconnue et pleine de menace, qui bruissait toujours à ses oreilles. Alors, elle resta sans bouger, les yeux