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Dehors, rien ne bougeait. Une fraîcheur montait de la terre, toute couverte de hautes herbes et de mille fleurs. Valserine glissait sur les grosses pierres, pleines de mousse, qui entouraient la cachette ; elle se retenait aux arbres, tout minces et tordus, qui sortaient du creux des pierres, et quand elle arriva devant sa maison, elle poussa la porte en appelant tout bas :

“ Papa. ”

Elle haussa un peu la voix, pour appeler encore :

“ Papa. ”

Elle comprit qu’il n’y avait personne dans la maison et qu’elle se trompait en croyant voir le prisonnier étendu sur son lit ; mais elle était si sûre qu’il allait rentrer dans un instant, qu’elle repoussa simplement la porte, sans la fermer à clef. Elle se dirigea à tâtons jusqu’à son petit lit, et avant de s’étendre dessus, elle ne put s’empêcher de toucher celui de son père dans toute sa longueur.

Elle ne voulait pas s’endormir.