Page:Audoux - Valserine and other stories.djvu/189

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’aidait de son mieux, en soutenant la tête de l’un d’eux, mais elle se renversait constamment en arrière, pour apercevoir le tournant d’une montagne qui cachait sa maison.

Quand la voiture traversa le village de Lajoux, Valserine sentit en elle comme un bouillonnement. Elle se mit à rire et à remuer les jambes. Elle avait envie de parler aussi. Elle voulait dire à Mme Rémy ce qu’elle avait entendu la veille dans la diamanterie. Elle voulait lui demander depuis combien de jours son père avait fini sa prison. Il lui semblait que toutes ces choses seraient faciles à dire, si les enfants se réveillaient. Mais ils continuaient de dormir tranquillement, et la fillette sentit augmenter sa timidité devant l’air ennuyé de Mme Rémy. Elle craignit de la fâcher et de l’entendre blâmer son père, comme cela était arrivé, chaque fois que le gendarme avait donné des nouvelles du prisonnier. Alors elle se pencha davantage, avec l’espoir de voir son