Page:Audoux - Valserine and other stories.djvu/177

Cette page a été validée par deux contributeurs.

“ C’est moi qui fais vivre tout le monde ici. ”

Elle retira la bague qu’elle portait au doigt, pour mieux montrer à la fillette les facettes qu’il fallait tailler, afin que la pierre pût donner tout son éclat. Puis elle lui fit comprendre combien sa chance était grande d’avoir été acceptée parmi les diamantaires, qui font peu d’apprentis, de peur qu’un trop grand nombre d’ouvriers ne fasse diminuer les salaires.

Valserine avait souvent entendu parler des diamanteries du pays ; mais elle y apportait pour la première fois de l’attention. Elle avait appris à l’école que le diamant était une pierre très dure, et elle se souvenait que la maîtresse de classe avait affirmé que la roue d’une charrette lourdement chargée pouvait passer dessus sans parvenir à l’entamer. Tout le jour, elle pensa à la difficulté qu’elle allait avoir à tenir un si petit objet dans ses mains. Elle imagina, pour tailler les pierres, un solide