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glissement brusque fit comprendre à Valserine que le douanier avait laissé tomber sa baguette dans la “ chambre du gardien. ”

Valserine et son père s’assirent en silence sur la pierre étroite qui se trouvait près d’eux, et ils restèrent jusqu’au matin, sans oser bouger ni se parler tout bas.

Ce fut seulement lorsque le grand jour entra dans la “ chambre du gardien ” que le contrebandier se décida à sortir, pour s’assurer que les douaniers n’étaient plus là.

Et maintenant que Valserine se retrouvait seule dans cette cachette, elle se souvenait des moindres détails de cette nuit d’angoisse. Il y avait un peu plus d’un an de cela, et, depuis, elle avait fait tant de questions à son père qu’elle savait à présent beaucoup de choses.

Elle savait qu’il ne fallait jamais passer par le même chemin pour aller à la “ chambre du gardien, ” afin de ne tracer aucun sentier visible. Elle savait qu’un homme peut être