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MARIE-CLAIRE

Quand elle se fut agenouillée, celle qui l’avait accompagnée revint avec la canne, tant elle était sûre qu’elle serait inutile.

Ce fut lamentable.

Colette essaya de se mettre debout, et retomba sur les genoux. Sa main tâtonna pour prendre sa canne, et, ne la trouvant pas, elle fit un nouveau mouvement pour se lever.

Elle se cramponna à la Sainte Table, et s’accrocha au bras d’une sœur qui communiait près d’elle ; puis, ses épaules balancèrent, et elle s’écroula en entraînant la sœur.

Deux des nôtres se précipitèrent, et traînèrent la pauvre Colette jusqu’à son banc.

Pourtant, j’espérais encore, et, jusqu’à la fin de la messe, j’attendis le Te Deum.

Aussitôt que cela me fut possible, je rejoignis Colette.

Elle était entourée des grandes, qui essayaient de la consoler en lui conseillant de se donner à Dieu pour toujours. Elle pleurait doucement, sans secousses, la tête un peu penchée, et ses larmes tombaient sur ses mains, qu’elle tenait croisées l’une sur l’autre.