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MARIE-CLAIRE

Notre nouveau curé habitait dans une petite maisonnette, tout près de la chapelle. Le soir, il se promenait dans les allées plantées de tilleuls. Il passait très près du carré de pelouse où nous jouions, et il saluait, en se courbant très bas, sœur Marie-Aimée.

Tous les jeudis après-midi, il venait nous rendre visite : il s’asseyait en s’appuyant au dossier de sa chaise, et, après avoir croisé les jambes l’une sur l’autre, il nous racontait des histoires. Il était très gai, et sœur Marie-Aimée disait qu’il riait de bon cœur.

Il arrivait parfois que sœur Marie-Aimée était souffrante ; alors, il montait lui faire visite dans sa chambre.

On voyait passer Madeleine avec une théière et deux tasses ; elle était rouge et empressée.

Quand l’été fut fini, M. le curé vint nous voir le soir après dîner ; il passait la veillée avec nous.

À neuf heures sonnant, il nous quittait ; et sœur Marie-Aimée l’accompagnait toujours dans le couloir jusqu’à la grande porte.