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MARIE-CLAIRE

Esther, qui nous menait coucher, glissa sur une coquille, et lâcha sa lanterne, qui s’éteignit. Comme je me trouvais à côté d’une bassine pleine, j’en pris une grosse poignée, que je fourrai dans ma poche.

Aussitôt que tout le monde fut couché, je sortis les noix de ma poche, et, la tête sous les draps, j’en pris ma pleine bouche ; mais aussitôt il me sembla que tout le dortoir entendait le bruit que faisaient mes mâchoires ; j’avais beau croquer doucement et lentement, le bruit cognait dans mes oreilles, comme des coups de maillet. Bonne Esther se leva : elle alluma la lampe, regarda sous les lits en se baissant.

Quand elle fut près de moi, je la regardai épouvantée. Elle dit tout bas :

— Tu ne dors donc pas ?

Puis elle continua ses recherches. Elle alla jusqu’au bout du dortoir, ouvrit et referma la porte, mais à peine était-elle recouchée et la lampe éteinte, que le loquet de la porte tapa comme si on l’ouvrait.

Bonne Esther ralluma encore la lampe et dit :