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MARIE-CLAIRE

quand son train s’ébranla, et je restai là, à le regarder s’éloigner.

Presque aussitôt, un autre train s’arrêta. Les employés couraient sur le quai en criant :

— Les voyageurs pour Paris, traversez !

Dans l’instant même, je vis Paris avec ses hautes maisons toutes semblables à des palais, et dont les toits étaient si hauts qu’ils se perdaient dans les nuages.

Un jeune employé me heurta ; il s’arrêta devant moi en disant :

— Est-ce que vous allez à Paris, mademoiselle ?

J’hésitai à peine pour répondre :

— Oui, mais je n’ai pas mon billet.

Il tendit la main.

— Donnez, dit-il, je vais aller vous le chercher.

Je lui remis une de mes deux pièces, et il partit en courant.

Je mis pêle-mêle dans ma poche le billet et les quelques sous de monnaie qu’il me rapportait, et, conduite par lui, je traversai la voie, montai vivement dans le train.

Le jeune employé resta un moment devant