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Pendant une nuit du mois de mai, elle ne cessa de s’agiter et de rêver tout haut.

J’avais lu toute la nuit, et je m’aperçus tout à coup que le jour venait. Je soufflai la veilleuse, et j’essayai de dormir un peu.

Je commençais à sommeiller, lorsque sœur Désirée-des-Anges se mit à dire :

— Ouvrez la fenêtre, c’est aujourd’hui qu’il vient !

Je crus qu’elle rêvait encore, mais elle reprit d’une voix claire :

— Ouvrez la fenêtre, afin qu’il entre !

Je me dressai pour m’assurer qu’elle dormait, et je la vis assise sur son lit. Elle avait rejeté ses couvertures, et elle défaisait les cordons de sa cornette de nuit. Elle la retira pour la lancer au pied du lit ; puis elle secoua