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MARIE-CLAIRE

Je répondis qu’elle n’était ni méchante ni bonne, et que je la quitterais sans regret.

À ce moment, on entendit crier les roues de la voiture de M. Alphonse, qui rentrait, et je me levai pour partir.

Il s’effaça un peu, pour me laisser passer, et je le laissai seul dans le buisson.

Le soir, je profitai d’un moment de bonne humeur d’Adèle, pour lui demander si elle connaissait les laboureurs du Gué Perdu. Elle me répondit qu’elle ne connaissait que les plus anciens ; car depuis que Mme Deslois était veuve, les nouveaux ne restaient pas longtemps chez elle.

Une crainte que je n’aurais pu expliquer m’empêcha de parler du jeune homme à la blouse blanche ; et Adèle ajouta en remuant le menton :

— Heureusement que son fils aîné est revenu de Paris : les laboureurs seront moins malheureux.

Le lendemain, pendant que Mme Alphonse travaillait à sa dentelle, je cousais en pensant au laboureur à la blouse blanche.

Je ne pouvais le séparer d’Eugène dans ma