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MARIE-CLAIRE

ver quelqu’un là, et moi je continuais de le regarder sans pouvoir détacher mes yeux de lui.

Il traversa la lingerie sans que nos regards se soient quittés, et il s’éloigna après s’être cogné contre la boiserie de la porte. Une minute après, il passa contre la fenêtre, et nos regards se rencontrèrent encore.

J’en restai mal à l’aise, et sans savoir pourquoi, j’allai fermer les portes qu’il avait laissées ouvertes.

Un moment après, Mme Alphonse vint me chercher, et je repris avec elle le chemin de Villevieille.

Depuis que M. Alphonse avait remplacé Pauline, j’avais pris l’habitude d’aller m’asseoir sur un houx en forme de siège, qui se trouvait au milieu d’un grand buisson peu éloigné de la ferme.

Maintenant que le printemps venait, j’y allais à l’heure où les laboureurs fumaient leur pipe sur le seuil des écuries.

J’y restais longtemps à écouter les bruits du soir, et un grand désir me venait de ressembler aux arbres.