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MARIE-CLAIRE

tenait les mains jointes sur ses genoux, et elle penchait la tête en avant comme si elle cherchait à comprendre une chose très difficile. M. Tirande parlait sans la regarder. Il marchait de la cheminée à la porte, et le bruit de ses talons sur les carreaux se confondait avec sa voix cassée.

Il sortit aussi vite qu’il était entré ; et, dans mon inquiétude, je vins demander à Pauline ce qu’il lui avait dit.

Elle prit son enfant dans ses bras, et, tout en pleurant, elle me dit que M. Tirande voulait la renvoyer de la ferme pour y mettre son fils qui venait de se marier.

À la fin de la semaine, M. Tirande revint avec son fils et sa bru. Ils commencèrent par visiter les étables, et lorsqu’ils entrèrent dans la maison, M. Tirande s’arrêta une minute devant moi pour me dire que sa bru avait décidé de me prendre à son service.

Pauline entendit ; elle fit vivement un pas vers moi ; mais à ce moment Eugène entrait avec des papiers à la main, et tout le monde s’assit autour de la table.

Pendant qu’ils étaient tous occupés à lire