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Tout le jour je pensai à ce que m’avait dit le fermier. Je ne comprenais pas pourquoi la supérieure voulait m’empêcher de voir sœur Marie-Aimée. Mais je comprenais que sœur Marie-Aimée ne pouvait plus rien pour moi, et je me résignais en pensant qu’un jour viendrait où personne ne pourrait m’empêcher de la rejoindre.

À l’heure du coucher, la fermière m’accompagna pour mettre une couverture de plus sur mon lit ; et après m’avoir souhaité le bonsoir, elle me défendit de lui dire Madame : elle voulait que je l’appelle tout simplement Pauline ; puis elle s’en alla après m’avoir dit que j’étais un peu l’enfant de la maison, et qu’elle ferait tout son possible pour que je m’habitue à la ferme.