peine à sœur Marie-Aimée. Comment lui dire cela ?
Je n’eus guère le temps de la réflexion. Elle m’attendait à l’entrée de notre couloir ; elle me saisit aux épaules, et en baissant son visage vers le mien, elle dit :
— Eh bien ?
Elle avait un regard inquiet qui commandait la réponse. Je dis tout de suite :
— Elle ne veut pas, et je serai bergère.
Elle ne comprit pas. Elle fronça les sourcils.
— Comment cela, bergère ?
Je repris très vite :
— Elle m’a trouvé une place dans une ferme, et puis je trairai les vaches et je soignerai les porcs.
Sœur Marie-Aimée me repoussa si violemment que je me cognai au mur.
Elle s’élança vers la porte ; je crus qu’elle courait chez la supérieure, mais elle ne fit que quelques pas dehors ; elle rentra, et se mit à marcher à grands pas dans le couloir. Elle serrait les poings et frappait du pied ; elle tournait sur elle-même et respirait forte-