Page:Audoux - Le Chaland de la reine, 1910.pdf/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.




Dans l’hiver de 1908, un soir qu’il était venu diner à la maison, ce bon Charles-Louis Philippe me dit : « Tu devrais publier dans les Cahiers une œuvre admirable, que je viens de lire en manuscrit. C’est un roman écrit par une couturière. La pauvre femme s’usait les yeux à coudre. Elle allait perdre, avec la vue, son gagne-pain. Elle a réuni tout son courage et, comme elle se sentait du talent littéraire, elle a tenté ce que jamais femme n’osa peut-être, elle a écrit un roman : c’est le plus beau que j’aie lu depuis longtemps… »

Ce roman, c’est Marie-Claire, de Marguerite Audoux. La Grande Revue vient de le publier dans trois numéros de mai et de juin. L’éditeur Fasquelle doit le donner en volume dès octobre. Il est fort heureux qu’il n’ait point été enterré dans les Cahiers