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Catiche 37

brusquement par terre avec une jambe ou un bras en l'air. Ses parents la comblaient de toutes sortes de bonnes choses. Plusieurs fois ils en avaient offert à Catiche, qui avait refuse en les regardant de travers.

— Elle n'est pas commode, avait dit le papa de la blondinette.

— C'est dommage, avait dit la maman : elle est jolie avec ses cheveux coupés qui lui font comme un bonnet noir.

— Mais non, maman, dit a haute voix la blondinette elle n'est pas jolie. Elle a un œil tout blanc.

C'était vrai : Caliche as ait une large taie sur l’œil droit. À partir de ce jour, elle ne tourna plus son visage du côté de la blondinette. Celle-ci en profita pour lui faire des niches. Elle lui tirait son drap, lui envoyait des boulettes de p ain et l'appelait tout bas : vieille Catichon.

Catiche ne disait rien, mais les mouvements de ses bras devenaient plus violents.

Un matin qu'elle était assise sur son lit, la blondinette s'approcha et lui dit quelque chose en faisant la grimace.

Caliche la poussa avec une telle force, qu'elle l'envoya rouler contre le pied du lit. La surveillante avait vu le geste, elle accourut, tout en traitant Caliche de petite sournoise. Caliche se démenait en lançant ses bras de tous côtés.

Elle essayait de crier pour se défendre et, dans