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34 MARGUERITE AUDOUX

Catiche se laissa baigner et mettre au lit sans rien dire, mais quand elle comprit que ce nom s'adressait à elle, elle entra dans une fureur épouvantable. Elle rejeta ses couvertures et voulut battre la surveillante. Toutes les petites malades levèrent la tète pour regarder. Beaucoup se mirent à rire en voyant les gestes de Catiche. Chaque fois qu’elle lançait ses poings sur la surveillante, ils revenaient d'eux-mêmes comme tirés par une ficelle, et lui frappaient la poitrine ou le front, ou bien se retournaient en arrière en lui touchant le dos ou la nuque. Elle se tordait comme un ver, et disait de sa vois enrouée : « Tu vas voir ! » L'infirmière accourut et lui cingla la figure avec des linges mouillés, pendant que la surveillante la maintenait sur le lit.

Elle fut longtemps à se calmer. Peu à peu, son visage reprit sa couleur pâle, mais sa respiration restait rude.

Aussitôt que les infirmières se furent éloignées, elle se tourna sur le ventre et cacha sa tète dans l'oreiller.

Ses bras remuaient sans cesse avec des mouvements désordonnés, et ainsi on voyait qu'elle ne dormait pas.

Elle refusa de manger ; les infirmières voulurent lui faire prendre du lait par force ; elles lui pincèrent le nez, pour lui faire ouvrir la bouche, mais elle écarta les lèvres est respira à travers ses dent. L'interne, à son tour, essaya de la prendre par