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avait tenu parole ; et s’il parlait chaque fois un peu longuement avec Mme  Rémy, c’était toujours à la fillette qu’il s’adressait en premier. Il ne lui cachait pas que son père souffrait toujours du mauvais coup qu’il s’était donné à la tête, mais chaque fois aussi il disait son espoir d’une guérison très prochaine.

Valserine n’était pas sans nouvelles non plus de sa maison. Bernard, le petit-fils de la mère Marienne, qui vivait momentanément auprès d’elle, venait parfois le dimanche lui parler des poussins et de la chèvre noire.

Bernard était un grand garçon qui allait sur ses dix-huit ans. Toute son enfance s’était passée dans la montagne, auprès de la petite Valserine à laquelle il avait appris à grimper sur les hauteurs, et à dégringoler les pentes. Il continuait à lui garder une solide amitié de grand frère, et ses visites apportaient à la fillette une joie qui durait tout le jour, et semblait pour elle éclairer davantage encore la maison de Mme  Rémy.

Cependant, cette dernière semaine n’avait pas amené Bernard à Saint-Claude, ni, comme à l’ordinaire, le gendarme de Septmoncel. Val-