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d’un porte-voix. Elle disait : « Ma baguette ne touche pas le fond. » Une autre voix, paraissant plus éloignée, dit : « Reste donc tranquille, tu vas faire sortir de ce trou quelques bêtes qui vont nous ennuyer cette nuit. » Malgré ces paroles, les petits coups secs continuèrent de se faire entendre. Et, tout à coup, un glissement rapide fit comprendre à Valserine que le douanier avait laissé tomber sa baguette dans le trou.

Après une longue attente la fillette et son père s’étaient assis en silence sur la pierre étroite qui se trouvait auprès d’eux, et ils étaient restés là jusqu’au matin, sans oser bouger ni même se parler tout bas.

Et maintenant que Valserine se retrouvait seule dans cette cachette, elle se souvenait des moindres détails de cette nuit d’angoisse.

Il y avait un peu plus d’un an de cela ; et depuis elle avait posé tant de questions à son père qu’elle savait à présent beaucoup de choses. Elle savait qu’un homme peut être contrebandier sans être un voleur. Son père le lui avait affirmé dès leur sortie de la grotte ; et il lui avait donné à ce sujet les explications