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VALSERINE


I


Avant même que le jour ne fût levé, Valserine ouvrit toute grande la fenêtre, comme les matins où elle attendait le retour de son père. Elle savait bien pourtant qu’il ne viendrait pas, ce matin-là, puisque les gendarmes l’avaient emmené en prison la veille ; mais elle ne pouvait s’empêcher de regarder vers le sentier par où il arrivait toujours, un peu courbé, lorsqu’il rapportait des marchandises passées en contrebande. Elle ne pouvait croire encore à son malheur. Cela s’était fait si vite ! Alors que, très éloignée de sa maison, elle