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n’avait pensé qu’à un seul pour deux ; cependant, pour ne pas contrarier Nestin, elle dit très vite :

— Oui, chacun le nôtre.

Dès le lendemain ils se mirent à la recherche de deux jeunes chênes qu’ils comptaient trouver facilement dans les bois d’alentour.

Mais ils rencontrèrent tout de suite une réelle difficulté : ni l’un ni l’autre ne savait reconnaître un chêne dans les nombreux arbustes qui poussaient à tort et à travers au milieu des grands arbres. L’hiver venait à peine de finir, et tous deux ne cessaient de récriminer contre le printemps qui n’avait encore mis aux branches que de minuscules bourgeons, s’assurant l’un l’autre qu’ils sauraient très bien trouver ce qu’ils cherchaient si le bois était couvert de feuilles.

Pour augmenter leur embarras, dès qu’ils surent qu’il était défendu de toucher au bois vert, il leur vint une crainte exagérée du garde champêtre. Pour rien au monde ils n’auraient voulu encourir le reproche de dévaster les forêts, ainsi que ce garde l’avait reproché devant eux à une petite fille qui portait fière-