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LES DEUX CHÊNES


Maintenant qu’ils ont bien recrépi les murs de leur vieille maison et qu’ils en ont tapissé les chambres d’un beau papier à fleurs, maintenant que leur clos est cultivé à fond et qu’ils ne craignent plus pour lui les nombreux caprices de la rivière, Nestin et Nestine s’ennuient.

Inoccupés, pour la plus grande partie du jour, ils restent assis l’un près de l’autre, à l’ombre pendant la chaleur, ou sous le soleil lorsqu’il est doux. Silencieux et somnolents contre leur habitude, ils s’étirent et bâillent, la bouche drôlement tordue, chaque fois que leur pendule au son grêle annonce une heure qu’ils croyaient très loin déjà. La nuit, parce que le sommeil ne vient pas à eux, Nestine