Page:Audoux - La Fiancee.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vière eut définitivement repris son faible niveau. Ils virent alors à la place du bel arbre qu’ils avaient coupé, une souche tout habillée de vase et coiffée de débris gluants ainsi qu’une épave longtemps battue par les eaux. Ils virent aussi qu’entre la souche et le clos il s’était formé un creux que l’eau affouillait cherchant à l’agrandir encore.

— Il vous faut, au plus vite, poser là un barrage, dit l’homme du pré.

Ce fut la punition de Nestin et Nestine. Les branches de néflier qu’ils avaient eu tant de mal à séparer du tronc et à traîner sous le hangar pour les faire sécher avec l’espoir de s’en chauffer, ils durent les rapporter pour en faire de solides piquets, qu’il leur fallut amenuiser avant de les enfoncer au ras du clos.

Presque toutes les grosses branches y passèrent, et bien des journées furent nécessaires à ce dur travail. Il leur fallut aussi retenir la souche qui allait leur servir de point d’attache et donner une plus grande solidité au barrage.

Leur rancune étant éteinte, ils gardaient