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tait bien apprivoiser et garder toujours, la brave femme, pour le consoler, lui avait dit en riant :

— Si, un jour, tu m’apportes un oiseau rare, je le mettrai en cage, et ainsi tu le retrouveras chaque soir en rentrant.

Arrivé devant sa hutte, le père Sylvain fut bien surpris de voir que l’entrée en était fermée par un vieux jupon accroché aux branches sèches des fagots. Il pensa qu’une mendiante avait trouvé là un refuge et il secoua le jupon en disant :

— Eh ! la mère, vous êtes dans ma chambre !

Comme rien ne bougeait, il dit plus fort :

— Je voudrais bien y déposer mon bissac.

Il attendit et comme le silence continuait, il déplaça un peu le jupon pour regarder derrière. Mais ce qu’il vit lui sembla si extraordinaire qu’il jeta brusquement de côté le mauvais rideau et entra dans la hutte. Il se baissa aussitôt devant un gros tas de fougères, et il resta là, le dos courbé, les mains sur les genoux et si stupéfait qu’il dit tout haut :

— Trois petits enfants qui dorment bien.