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ours qui grognait et levait une patte de temps en temps comme pour montrer qu’il savait très bien danser, mais qu’il le ferait seulement lorsque cela lui plairait.

Tandis que les cuivres de l’orchestre redoublaient leur musique assourdissante et que la grosse caisse tonnait sourdement pour engager les gens à entrer sans plus tarder, Vincent et Aline tirèrent Charlet pour suivre ceux qui se serraient et se poussaient sur les marches de la baraque ; mais Charlet qui reprenait maintenant son air triste se détourna comme l’instant d’avant et dit :

— Je ne veux pas aller au cirque !

Alors ce fut Vincent qui prit le bras de Charlet sous le sien en disant à sa femme :

— Tu n’y entends rien ! À son âge, on aime déjà la danse.

Et il rit très haut en ajoutant :

— Viens par ici, Charlet, le bal est là !

Mais Charlet, comme terrifié, dit vivement :

— Oh ! non, Vincent, je t’assure que je n’ai pas envie de danser.

Cette fois, Vincent et Aline s’impatientèrent :